Pierre Bordage
LES GUERRIERS DU SILENCE
Premier roman, premier volet d'une trilogie, Grand Prix de l'Imaginaire et prix Julia Verlanger en 1994, prix Cosmos 2000 en 1V96... Brillant début ! Il est également l'auteur de Wang, pour lequel il a obtenu le prix Tour Eiffel de science-fiction en 1997.
Quelque cent mondes composent la Confédération de Naflin, parmi lesquels la somptueuse et raffinée Syracusa. Or, dans l'ombre de la famille régnante, les mystérieux Scaythes d'Hyponéros, venus d'un monde lointain, doués d'inquiétants pouvoirs psychiques, trament un gigantesque complot dont l'instauration d'une dictature sur la Confédération ne constitue qu'une étape.
Qui pourrait donc leur faire obstacle ? Les moines guerriers de l'Ordre Absourate ? Ou faudrait-il compter avec cet obscur employé d'une compagnie de voyages qui noie son ennui dans l'alcool sur la planète Deux-Saisons ? Car sa vie bascule en ce jour où une belle Syracusaine, traquée, passe la porte de son agence...
Rares sont les romans français de science-fiction animés d'un véritable souffle épique. Pierre Bordage, dès son coup d'essai, nous livre avec Les guerriers du silence le premier volet d'un authentique opéra de l'Espace.
CHAPITRE PREMIER
Nul ne sait comment les Scaythes d'Hyponéros parvinrent à prendre une telle importance dans la vie de la planète Bella Syracusa, la Reine des arts.
Comment ils s'infiltrèrent dans l'entourage de la famille Ang, dynastie régnant sans discontinuer depuis quinze siècles standard.
Comment ils s'emparèrent progressivement des postes clés de l'administration ?
Comment ils finirent par se rendre indispensables en créant les fonctions de détecteurs et de protecteurs de pensées ?
Comment, redoutés pour leurs extraordinaires facultés mentales, ils firent peu à peu régner la terreur ?
Qui étaient-ils ?
Nul ne connaissait Hyponéros ni même n'avait jamais entendu parler de ce monde lointain, si lointain qu'il n'a peut-être existé que dans les imaginations. Pourtant, il advint que l'un de ses rejetons, du nom de Pamynx, fut élevé à la dignité suprême de grand connétable, distinction réservée jusqu'alors aux seuls fils des grandes familles syracusaines.
Cet événement eut lieu sous le règne du seigneur Arghetti Ang.
A l'époque, ils furent bien peu à s'en offusquer. Qu'étaient-ils donc devenus, les fiers Syracusains des temps de conquête ? Des troncs creux, des ombres ou encore les jouets de l'illusion ?
Malheur à celui par qui le scandale arrive.